La directive européenne sur la chaîne d'approvisionnement CSDDD vise à garantir le respect des normes sociales minimales tout au long des chaînes d'approvisionnement mondiales. (Image symbolique : TheVisualsYouNeed / stock.adobe.com)
La directive européenne sur la chaîne d'approvisionnement CSDDD vise à garantir le respect des normes sociales minimales tout au long des chaînes d'approvisionnement mondiales. (Image symbolique : TheVisualsYouNeed / stock.adobe.com)
2025-06-25

Les représentants des États membres de l'UE sont parvenus à un accord le 23 juin à Bruxelles sur une simplification des exigences en matière de rapport sur la durabilité et de diligence raisonnable. L'objectif de la proposition est de simplifier les directives sur le rapport de durabilité des entreprises (CSRD) et sur les devoirs de diligence (CSDDD) en réduisant les obligations de rapport et en limitant l'effet de « ruissellement » sur les petites entreprises.

La proposition fait partie du paquet « Omnibus I » que la Commission a présenté le 26 février 2025 pour simplifier la législation de l'UE dans le domaine de la durabilité. En raison des répercussions importantes sur le monde des affaires, cette proposition a été traitée en priorité par le Conseil pour garantir la sécurité juridique des entreprises de l'UE concernant les rapports de durabilité et les devoirs de diligence.

Modifications prévues de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)

  • Le seuil d'effectif est porté à 1 000 employés.
  • Les PME cotées sont exclues du champ d'application.
  • En outre, le
  • Conseil introduit un seuil de chiffre d'affaires supérieur à 450 millions d'euros pour limiter davantage l'obligation de rapport.
  • Une clause de révision est introduite, permettant une extension ultérieure du champ d'application pour assurer la disponibilité des informations pertinentes sur la durabilité.

Modifications prévues de la directive CSDDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive)

Champ d'application

  • Le seuil d'effectif est porté à 5 000 employés,
  • le seuil de chiffre d'affaires est augmenté à 1,5 milliard d'euros.
  • Le Conseil souligne que les grandes entreprises ont le plus grand impact sur leur chaîne de valeur et disposent des capacités nécessaires pour mettre en œuvre les devoirs de diligence.

Identification et évaluation des impacts négatifs

  • Les propositions de la Commission limitent les devoirs de diligence à l'entreprise elle-même, les filiales et les partenaires commerciaux directs (Tier 1).
  • Le Conseil adopte une approche basée sur les risques, où les entreprises ne doivent agir que là où des dommages réels ou potentiels sont probables.
  • Plus de cartographie complète requise – à la place, une analyse générale des risques.
  • Les obligations restent limitées
  • aux partenaires de « Tier 1 », sauf en présence de preuves objectives démontrant des risques avec d'autres partenaires.
  • Une clause de révision pour une éventuelle extension au-delà de Tier 1 est incluse.

Protection climatique

  • Les règles concernant les plans de transition pour atténuer le changement climatique sont harmonisées avec la CSRD.
  • L'obligation de mise en œuvre est remplacée par une clarification selon laquelle le plan de transition décrit des actions concrètes (prévues et mises en œuvre).
  • Les entreprises ne sont plus tenues d'adopter qu'un seul plan de transition pour réduire le changement climatique.
  • Les autorités de surveillance reçoivent le pouvoir de conseiller les entreprises lors de l'élaboration de ces plans.
  • L'obligation d'adoption du plan de transition est reportée de deux ans.

Responsabilité civile

  • La Commission propose de supprimer le cadre harmonisé de responsabilité de l'UE et de renoncer à l'obligation d'appliquer impérativement les règles nationales sur la responsabilité dans les cas transfrontaliers.
  • Le Conseil soutient cette proposition et l'adopte sans modification.

Délai de mise en œuvre

  • La date de mise en œuvre de la
  • CSDDD est repoussée d'un an au 26 juillet 2028.

La présidence du Conseil peut entamer des négociations avec le Parlement européen dès que ce dernier aura arrêté sa propre position, dans le but de parvenir à un accord sur ce dossier.

Heike Drillisch de l'Initiative Loi sur la Chaîne d'Approvisionnement a exprimé des critiques sur les plans dans une déclaration du 24 juin. Elle faisait référence à la position du Conseil de l'UE concernant la directive sur la chaîne d'approvisionnement :

« Si cela dépendait des souhaits du Conseil de l'UE, plus de 90 % des entreprises actuellement concernées en Allemagne seraient exemptées de toute responsabilité légale. Justifier cette démarche en l'appelant de manière embellie une 'simplification' des règles est tout simplement cynique. Cela menace de représenter un recul massif pour une gestion d'entreprise responsable et la protection des droits de l'homme et de l'environnement dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. »

L'alliance a exhorté le Parlement européen à « assumer ses responsabilités dans la procédure de trilogue et à garantir une législation ambitieuse et efficace.