Selon la Cour des comptes fédérale, le programme de modernisation des routes fédérales est considérablement en retard par rapport au calendrier. (Photo : Pixabay)
Selon la Cour des comptes fédérale, le programme de modernisation des routes fédérales est considérablement en retard par rapport au calendrier. (Photo : Pixabay)
2025-05-23

```html

La Cour des comptes fédérale (BRH) accuse le ministère fédéral du numérique et des transports (BMDV) de présenter de manière excessivement favorable son propre programme de modernisation des ponts. Contrairement aux déclarations du ministère, le programme est « loin d'être dans les délais ». Cela ressort d'un rapport concernant la réglementation budgétaire fédérale, que la commission du budget du Bundestag a reçu sous le titre « Sur la lente modernisation des ponts délabrés sur les routes fédérales ».

À la base, on trouve un bilan du BMDV de mars 2022. À cette époque, le ministère avait examiné l'état des ponts sur les routes fédérales. En particulier sur les autoroutes, un pont est souvent composé de plusieurs parties d'ouvrage, chacune pour chaque direction de circulation. Selon la Cour des comptes fédérale, environ 8 100 parties d'ouvrages de ponts autoroutiers – soit environ un tiers de toutes celles examinées – ainsi qu'environ 3 000 parties d'ouvrages sur les routes fédérales ont été classées comme nécessitant

une modernisation. Ces ouvrages doivent être soit renforcés, soit entièrement remplacés.

À la suite de ce recensement, le ministère a lancé un programme de modernisation complet. L'Autobahn GmbH du gouvernement fédéral a été chargée de sa mise en œuvre. Dans un premier temps, environ 5 000 parties d'ouvrages particulièrement critiques devaient être modernisées. À partir de l'année 2026, le nombre de modernisations devait augmenter à 400 parties d'ouvrage par an. Selon l'évaluation de la Cour des comptes fédérale, toutefois, plus de 450 parties d'ouvrages auraient déjà dû être renouvelées annuellement depuis 2022, afin d'atteindre l'objectif fixé d'ici 2032.

La Cour des comptes critique particulièrement le bilan intermédiaire que le ministère a établi en septembre 2024. Celui-ci s'est révélé être bien trop positif, car le BMDV a comptabilisé toutes les parties d'ouvrages achevées par l'Autobahn GmbH comme des progrès du programme. Pourtant, une partie importante des ouvrages n'avait pas satisfait aux critères du programme de modernisation. Le nombre réel de modernisations nécessaires a également été

sous-estimé par le ministère. La Cour des comptes fédérale conclut :

« Les deux font paraître le succès du programme trop positif. »

En pratique, la mise en œuvre est bien en retard par rapport aux plans. Selon le rapport, au cours des trois dernières années, seulement environ 40 % des modernisations d'ouvrages prévues par le BMDV ont été réalisées. Le retard est particulièrement drastique pour l'année en cours 2024 : au lieu des 280 parties d'ouvrages prévues, l'Autobahn GmbH n'en a modernisé que 69. Selon la Cour des comptes, il est déjà prévisible que les objectifs ne seront pas atteints dans les années à venir.

« La différence entre les parties d'ouvrages modernisées et les modernisations planifiées selon le programme de modernisation des ponts continuera de croître annuellement », indique le rapport.

Un autre problème concerne le financement. Les fonds pour le programme sont inscrits de manière opaque dans le budget fédéral. L'Autobahn GmbH ne peut pas chiffrer combien elle dépense chaque année

pour la rénovation des ponts. La Cour des comptes fédérale en déduit :

« Le BMDV ne peut pas juger dans quelle mesure les fonds devraient être augmentés. »

La Cour des comptes recommande donc de créer un titre budgétaire distinct pour la modernisation des ponts, afin de garantir plus de transparence et de sécurité de planification.

Le financement par le biais du nouveau fonds spécial de 500 milliards d'euros est également en suspens. Il n'est pas clair si des fonds seront disponibles pour les infrastructures de transport et spécifiquement pour les ponts. Si le fonds spécial est utilisé, il devra également suivre les principes de la planification budgétaire contraignante, selon la Cour des comptes fédérale.

La critique de la Cour des comptes remet en question l'image de progrès jusqu'alors communiquée par le gouvernement fédéral. Pour les entreprises de transport de marchandises, qui dépendent d'une infrastructure intacte, la modernisation des ponts reste un chantier en suspens – dans le sens propre comme au figuré.