Le port d'Anvers-Bruges a enregistré au premier semestre 2025 une baisse du tonnage total de 4,3 % par rapport à la même période de l'année précédente. Au total, 137,2 millions de tonnes de marchandises maritimes ont été manipulées. Bien que le trafic conteneurisé et RoRo ait progressé, des baisses ont été observées dans les vracs liquides et solides. En particulier, des goulots d'étranglement au niveau des terminaux et des défis logistiques ont influencé les opérations dans la zone portuaire et au-delà.
Augmentation de la manutention des conteneurs avec une haute occupation
La manutention des conteneurs s'est développée positivement : par rapport au premier semestre 2024, le tonnage manutentionné a augmenté de 3,6 % pour atteindre 77 millions de tonnes, le nombre de TEU (conteneur standard de 20 pieds) a augmenté de 3,7 % pour atteindre 6,91 millions. L'infrastructure du terminal demeure sous pression, en raison des escales de navires irrégulières qui persistent depuis la pandémie, ainsi que des déviations de la mer Rouge via le Cap de Bonne-Espérance. La réorganisation des alliances de conteneurs a également conduit temporairement à une affluence accrue.
La conséquence : la durée moyenne de séjour des conteneurs a augmenté de cinq à sept voire huit jours.
Des mouvements de conteneurs supplémentaires et des grèves ont aggravé la pression opérationnelle. Tandis que la situation s'est stabilisée côté maritime, elle reste tendue côté terrestre. Le projet ECA (Extra Container Capacity Antwerp) devrait soulager la pression avec un nouveau dock et une utilisation plus efficace de l'espace.
Réductions significatives dans les vracs
Dans le segment des vracs liquides, le volume a diminué de 17,1 %. Cela est dû notamment à des volumes décroissants de combustibles liquides, de naphtha et de GNL à cause des tensions géopolitiques, des sanctions et des excédents de marché. Une croissance a été enregistrée pour le GPL et la paraffine. La manutention des produits chimiques a légèrement augmenté de 8,9 % grâce aux biocarburants, sinon elle est restée stable – un signe de la pression continue sur le secteur chimique européen.
Concernant les vracs solides, une baisse de 11 % a été enregistrée. Les causes sont principalement les volumes en baisse de charbon et de matériaux de construction. En revanche, les importations d'engrais ont nettement augmenté, les fournisseurs ayant accru leurs exportations avant d'éventuelles nouvelles taxes de l'UE sur les produits russes.
Trafic de marchandises et segment RoRo avec développement mixte
La manutention des marchandises conventionnelles
a diminué de 4,3 %, principalement en raison des volumes en baisse dans le secteur du fer et de l'acier. Des réglementations d'importation plus strictes en Europe et des mesures de restructuration prévues en Chine pourraient ici conduire à une stabilisation à moyen terme.
Dans le segment RoRo, une hausse de 1,4 % a été enregistrée. Bien que les volumes de véhicules neufs aient diminué, cela a été compensé par une augmentation des chiffres de manutention des camions, des machines lourdes et en particulier des voitures d'occasion. La manutention de fret non accompagné a diminué de 1 %, avec des développements régionaux variés.
Le commerce transatlantique gagne encore en importance
Le trafic avec les États-Unis a augmenté de 17,2 % au premier semestre 2025 pour atteindre 16,4 millions de tonnes. Les États-Unis restent ainsi le deuxième partenaire commercial le plus important du port après le Royaume-Uni. Les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 13,1 % pour atteindre 9,7 millions de tonnes – notamment pour les conteneurs et les porteurs d'énergie liquides comme le GNL.
Les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 23,5 % pour atteindre 6,7 millions de tonnes, principalement grâce aux combustibles et aux vracs solides. En
même temps, l'exportation de véhicules a considérablement diminué depuis mai : pour les voitures et les petits utilitaires, la baisse était de 15,9 % (76 089 unités), pour les camions et les véhicules lourds de 31,5 % (11 751 unités). Les exportations de conteneurs sont restées stables avec 303 000 TEU.
Perspectives : L'incertitude demeure
Pour le second semestre 2025, l'évolution reste difficile à prévoir. Un éventuel accord commercial entre l'UE et les États-Unis d'ici au 1er août pourrait contribuer de manière décisive à rétablir une sécurité de planification et une stabilité des chaînes d'approvisionnement.
Jacques Vandermeiren, CEO du Port d'Anvers-Bruges : “Dans un climat économique difficile, notre port démontre sa résilience. La croissance du trafic conteneurisé prouve la solide fondation du Port d'Anvers-Bruges, même si le trafic de vrac est sous pression et que les goulots d'étranglement se font sentir dans tout le Nord-Ouest de l'Europe. Nos relations commerciales toujours fortes avec les États-Unis confirment notre rôle de porte transatlantique vers l'Europe. En même temps, la pression actuelle sur la capacité et les défis opérationnels soulignent le besoin d'une infrastructure de conteneurs supplémentaire. Avec le projet ECA, nous nous préparons délibérément pour l'avenir afin de continuer à promouvoir une croissance